Dans le Soir: “Des écrivains belges font la fête”
La Foire du livre annulée, où les auteurs belges peuvent-ils se montrer ? Une trentaine d’entre eux ont créé la Fête des livres. C’est ce dimanche 13 à Bruxelles.
JEAN-CLAUDE VANTROYEN
Tout est parti d’un défi, en quelque sorte. «Et si on organisait nous-mêmes notre petit salon du livre?», se sont demandé quelques auteurs en manque de contact avec les lecteurs et les lectrices à la suite de l’absence de la Foire du livre de Bruxelles. « Nous sommes des auteurs qui ont publié deux ou trois livres, oh pas des Eric-Emmanuel Schmitt ou des Amélie Nothomb, certes, mais on devait jouer un rôle dans la Foire du livre 2022 », explique Patrizio Fiorilli, un des organisateurs. « On s’est dit que si on consacrait chacun 150 euros à un événement, on pouvait sans doute le monter. »
Et ce qui a débuté comme un pari sera une réalité ce dimanche 13 mars à la Maison européenne des auteurs et autrices, à Bruxelles. Sans participation des maisons d’édition, sans aucun parrainage. Mais porté par le Cléa, l’acronyme de la Compagnie de lecteurs et d’auteurs, un collectif qui a pour mission de lancer des ponts entre les auteurs et les lecteurs, par le biais de la relecture. On pourra y voir Vincent Engel, Isabelle Bary, Alain Berenboom, mais aussi Marcel Ghigny, Luc Leens, Dominique Meesens, Noëlle Michel, Arnaud Nihoul, etc. Et bien sûr, Patrizio Fiorilli, dont le troisième roman sort ces jours-ci aux éditions Fdeville : Au commencement, il y eut le mal. Ce roman est arrivé deuxième (la mauvaise place) au concours de polar de la Foire du livre 2022. «J’aime bien les romans historiques », dit-il, « parce qu’il y a un itinéraire. Dans mon premier roman, j’avais fait de Vercingétorix un gros con. Dans ce troisième, je me suis emparé des évangiles. Mais Judas n’est pas un traître : il a été assassiné puis pendu pour faire croire à un suicide. C’est une espèce de polar traité avec humour et tendresse. »
Micronouvelles
Cette Fête des livres n’est pas un salon du livre comme les autres. Pas question de laisser les auteurs devant leur table remplie de bouquins attendre d’un regard implorant le chaland qui daignera lever un œil sur eux. Il y aura donc des entretiens avec des auteurs, où le public pourra intervenir. « Et puis, les écrivains ne sont pas sur un nuage : nous serons là tout le temps, derrière le bar aussi. »
Luc Leens, qui vient de publier Le père que tu n’auras pas chez Quadrature, est un spécialiste de la nouvelle. Il a proposé un concours de nouvelles. En une journée, vraiment ? Mais oui, insiste-t-il, un concours de micronouvelles : maximum une page sur un thème donné. Et c’est parti. Le thème sera tiré au sort à 10 h 20. Les copies devront être remises à 16 h au plus tard. Résultats donnés par le jury à 17 h 45. Ludique, non?
